et si je vous en parlais
09-04-20071836 je ne vous parlerai pas de la fabrication des carrioles , ou de la descente super dangereuse dans le ravin de la femme sauvage ou je suis passé sous un camion ! je ne vous parlerai pas du "funambulisme" sur un parapet de 20cm de large au 5 ème etage( je suis persuadé que le veritable courage c'est d' affronter sa peur , sinon c'est de la pure inconscience) je ne vous parlerai pas non plus des vols de " cocoses " au jardin d' Essai ! je ne peux vous raconter la poursuite de mes études ( primaires bien sur ) vu , que c'est elles qui m' ont poursuivi et jamais ratrappé ! , je ne vous parlerai pas bien entendu des bagarres aprés classe, traditionnelles et normales ; à l' époque ! ni de l'intifada entre quartiers( jets de pierres ) ; je ne vous parlerai pas des jeux inventés à cet age ou l'on jouait avec n' importe quoi ;mais que c'était super en ce temps là, assombri malheureusement ensuite avec les évenements ! mais je préfere me souvenir de cet age tendre et innocent ;où nous parlions d' ébauche d'amour entre copains ,de gonfler les rêves et les fantasmes sans aucune réalité ; de cet age ou tout se crée dans nos rèves d'enfant où l 'on écoutait avec gravité les grands raconter leurs histoires assis tous en rond, le soir autour d'un poste de radio !
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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021
Commentaires (91)
Je recherche des infos sur mon grand oncle, le Chanoine COSTAGLIOLA PASCAL qui était à la paroisse de Guyotville depuis 1927, je crois.
Je n'arrive pas à compléter mon arbre, merci de m'aider, si vous le pouvez, bien sur.
Lise
quel bonheur de lire et se replonger dans les
beaux moments de notre jeunesse. J'habitais
au n° 2 de la rue du docteur Roux, plus exactement au Bt. "A". Nos voisins de cette cage
étaient les familles SQUILAS, BENMILOUD, GATO,
DISIVATO, ZOUAOUI, RIGHI, SHLUK ainsi que d'autres dont les noms m'échappent.Bien le bonjour à l'ensemble des ruisséens qui se recon-
naitrons. A bientôt.
3ème étage Bt. E s'est effondré. Heureusement qu'il est tombé pendant la nuit
d'hier et qu'il n'y avait personne. Comme s'est la descente Revoil du marché, la journée, ça aurait été une catastophe. Et c'est surtout les veilles qui papôtent en dessous des balcons. La famille pieds noirs
qui habitait cet appartement est priée de se faire connaître SVP.
je suis lyes le frere de coco,taklouche et lila.coco est parti loin dans le ciel pour une nouvelle mission.taklouche vit toujours à la caserne des pompiers.lila et moi nous vivons à Paris,tel 0148231092 et 0675714425.
bientôt nous allons vivre ensemble le passé,le présent et le futur.
bisou et à bientôt.
Lyes.
j'habitais l'immeuble "Hélène Boucher" Bt. F
Qui ne connait pas la famille DARMANI à la régie. Même actuellement, dès qu'on évoque les anciens amis, c'est tout de suite les DARMANI. Quand, nous sortions de l'école du stade, et s'il y a une baguarre, c'est un des frères DARMANI qui est mêlé. Et des balcons de la régie les voisines entres eux
sortent et se demandent ce qui se passe, et
oui, vous savez qui c'est, c'est les DARMANI. La pauvre Mme. DARMANI descent pour
séparer. Mais quand même c'était le bon temps, et le lendemain on s'embrasse. Ah, ces frères DARMANI.
Après la passerelle d'accès au cimetière, le train filait entre les casernes.Du côté de la route moutonnière, au bout de la base aérienne, l'hippodrome du Caroubier-ilôt de verdure au milieu de la zone industrielle- dressait son entrée monumentale.Le Chef de cuisine de l'auberge du Cheval Blanc et sa brigade entamaient leur journée dominicale. Les derniers noctambules sortaient fatigués de leur nuitée festive chez Ciomeî au Santa Lucia. Les premiers automobilistes faisaient le plein d'essence à la station Esso-Standard. L'Air Liquide alignait ses longues bouteilles métalliques. En direction de Fort de l'Eau, le pont enjambant l'Harrach indiquait la limite des communes d'Hussein Dey et de Maison Carrée. L'odeur si particulière à cette dernière commune confirmait notre arrivée imminente
dans sa station de chemins de fer.L'arrêt marqué, la rame reprenait sa marche en avant. Le temps d'apercevoir les moulins Duroux, nous passions sous la passerelle, haut lieu du marché noir à l'époque des cartes de rationnement. Les trains en provenance d'Oran ou de Constantune ralentissaient nécessairement avant d'entrer en gare.Quelques temps avant, dans les compartiments,les voyageurs trafiquants avaient dévissé les dossiers des banquettes derrière lesquels ils avaient planqué leurs ballots de marchandises. A hauteur du petit pont piétonnier,ils balançaient hâtivement leur camelote par les portières ou les fenêtres.Des passeurs complices des commerçants marron récupéraient les sacs et les valises avant de disparaître comme une volée de moineaux par les escaliers qui leur permettaient de se disperser vers la cité des P.L.M. A l'arrivée en gare, avec leurs faux airs d'innocents,les contrebandiers pouvaient descendre sur le quai sans craindre les contrôles des forces de l'ordre.(à suivre)
Levés bien avant l'aube, nous nous étions apprêtés sans traîner afin de prendre le premier train en partance pour Blida.Dès <<l'aurore aux doigts de rose>> nous nous étions mis en route, ce dimanche matin, pour rejoindre à pied la gare d'Hussein Dey.
Du quai, nous scrutions l'horizon vers Lafarge pour voir poindre le train.Nous prenions plaisir à annoncer les premiers son apparition dans la ligne droite avant qu'il ne signale son arrivée par deux ou trois coups de ce sifflet si particulier aux locomotives à vapeur. La rame s'immobilisait le long du trottoir nord,juste avant le passage à niveau et à hauteur de la tour à eau, dans un crissement aiguë des roues métalliques sur les rails.
Le conducteur et son chauffeur prenait le temps de faire le plein du réservoir d'eau et d'alimenter le foyer de quelques pelletées de charbon embarqué dans le tender. Les voyageurs avaient pu monter sans précipitation dans un wagon avant de s'installer dans le compartiment de leur
choix.
Le nez à la fenêtre, les yeux fixés sur l'uniforme et la casquette blanche à galons dorés du chef de gare,nous attendions impatiemment son coup de sifflet précédant le mouvement de son signal rouge libérateur.
Le sifflet de la machine actionné à son tour, le train pouvait s'ébranler dans un nuage de fumée,à la cadence des bielles entamant leur leitmotiv d'abord lent, puis de plus en plus rapide qui inspira ultérieurement la jeune galerie des basketteurs de l'ASCFA après chaque panier enfilé:<< tchi!tchi! ha!ha! tchi!tchi!...>> il était temps de fermer les vitres pour échapper aux escarbilles.
Tout le long du trajet, nous avions la bougeotte.. Tantôt assis devant la fenêtre du compartiment, tantôt debout dans le couloir du wagon, nous regardions le paysage défiler. Habitués du parcours conduisant dans <<la ville des roses>>, nous avions nos points de repère pour mesurer la course du train.(à suivre)
<<A tout seigneur (saigneur?),tout honneur.>>
Lors de nos visites au parc zoologique du Jardin d'Essai,nous achevions toujours notre tournée des grands fauves par celle du Roi des Animaux.
Le lion fascinait les jeunes riverains que nous étions, habitués à ses rugissements inquiétants et évocateurs de chroniques effroyables véhiculées par la tradition orale.
Plus tard,au cours de mes lectures,je découvrais l'histoire extraordinaire du "père adoptif" du lionceau Hubert qui,adulte,fut un temps pensionnaire du zoo d'Alger avant de faire l'admiration des visiteurs du Jardin des Plantes à Paris.
Le brigadier Jules Gérard qui l'avait élevé,connaissait déjà une grande notoriété de chasseur de lions.Ce Varois originaire de Pignans s'était engagé dans les Spahis en 1842.Libéré deux ans plus tard dans la région de Guelma -paradis des lions- il se spécialisa dans la chasse aux grands fauves,tant pour satisfaire sa passion de la cynégétique que pour venir en aide aux habitants des douars.Las de payer à ces prédateurs un lourd tribut en hommes et en têtes de bétail,ces villageois faisaient appel à <<Bou Sioud>> (le Père des lions)afin de retrouver une vie plus sereine.
...
Un jour enfin un lion fort terrible,
Semant la mort,la tribu ravageait.
Partout c'était que des scènes horribles
Lorsque Gérard vint pour les délivrer,
Une arme en main à l'affût il se porte
A travers les rochers et les vallons,
Seul et jamais suivi d'une escorte.
Gloire et honneur au Tueur de Lions...
Plus célèbre que Bombonnel, Jules Gérard le premier a inspiré Daudet pour son <<Tartarin de Tarascon>>.
NDLR-Ne pas confondre Gérard avec notre "Tueur de disques et de CD".Les époques changent...
En 1855,Charles Laurent BOMBONNEL, chasseur réputé passe quelques mois en Algérie où une partie de chasse à la panthère a failli mal se terminer au Corso;
en 1860,Bombonnel perd sa femme et décide d'aller en Algérie pour protéger les villages attaqués par les panthères.Il est fasciné par cet animal.La panthère(où léopard dans les régions tropicales)est féroce,courageuse,agile et forte;elle peut mesurer 0,80m au garrot et peser plus 50 kg. Son corps d'un mètre ou plus est prolongé d'une queue d'un mètre de long.Elle attaque tous les animaux,même l'homme.Elle grimpe aux arbres et se tient à l'affût sur les branches: sa chasse est toujours dangeureuse;
en 1865,Bombonnel,"le tueur de panthère"débarrassa les hauteurs de la Bouzaréah de la dernière panthère qui y rôdait encore.
(Dans "Tartarin de Tarascon", Alphonse Daudet s'est inspiré du personnage de Bombonnel).
La panthère était devenue rare,mais n'avait pas totalement disparue:
en 1925,une panthère a été vue dans le Zaccar(Miliana);
en 1933,une panthère fraîchement tuée était visible dans les dépendances de la Préfecture de Constantine;
en 1948,le Guide Bleu signale une panthère entre Tabarka et Bizerte;
en 1954,un dernier spécimen fut abattu dans la région de Gouraya(Cherchell);
Ce félidé aurait subsisté jusqu'en 1960
dans les épaisses forêts de Collo-El Milia.
Aujourdhui, on le retrouve au zoo.
Dès 185 avant Jésus Christ, Plaute fait état de chasse de lions et de panthères;
en 55 av.J-C.,pour les fêtes de Pompeï, 410 panthères et 500 lions sont importés de Numidie;...
en 1560, deux commerçants Marseillais font venir d'Alger et de Constantine <<deux léons et deux léoparts>>...
le 5 avril 1844, le futur Maréchal Saint-Arnaud écrivait de Blida:<<je ne reconnais plus l'Afrique.Jamais je n'y ai vu les bêtes féroces en foule et malfaisantes comme cette année. On ne parle que de victimes des lions et des panthères.>>
le 12 décembre 1852, le journal "L'Akhbar" relate une tragique chasse à la panthère, à Sainte Amèlie(près de Mahelma);
le 5 février 1852, toujours "L'Akhbar" titre <<la mangeuse d'hommes de Kouba tenait entre ses dents une petite fille>> ( à suivre )
(Dans "le Jardin d'Essais" sur forum,le ruisséen est venu réveiller mes souvenirs poétiques du Cours Moyen de l'école du Stade Municipal.D'aucuns s'en souviennent peut-être)
La panthère noire
...
La reine de Java, la noire chasseresse,
Avec l'aube,revient au gîte où ses petits
Parmi les os luisants miaulent de détresse,
Les uns sous les autres blottis.
Inquiète,les yeux aigus comme des flèches
Elle ondule,épiant l'ombre des rameaux lourds.
Quelques taches de sang,éparses,toutes fraîches,
Mouillent sa robe de velours.
...
extrait de "Poèmes barbares" de
Charles-Marie LECONTE DE LISLE
Dans notre cour, nous n'avions pas besoin de placer l'homme de base à la tête du cheval. En effet, la configuration des lieux nous permettait de nous en passer. Le premier joueur qui inclinait son dos, prenait appui sur le muret à droite du porche du Bât.D et ses équipiers venaient se positionner à la suite.
Ceux de l'équipe adverse prenaient leur élan sur le trottoir qui longeait les Bât. E et D.
Vous n'avez pas manquer de rapprocher <<fava vinga>> de <<papa vinga>> et de <<fanfan vinga>>.
Michelle l'avait évoqué dans ses premiers souvenirs et Antoine le pêcheur vient de se rappeler qu'il avait pratiqué "le cheval fondu".
Ce jeu d'enfant se disputait entre deux équipes de 4 à 7 joueurs.
Afin de déterminer quelle équipe serait "cheval" pour commencer, les capitaines décidaien:<< on fait les pas>>(on aurait dû dire <<les pieds>> car face à face,à distance, ils devaient avancer l'un vers l'autre,à tour de rôle,en posant un pied aligné après l'autre, jusqu'à ce que la semelle du vainqueur surmonte la chaussure du perdant.Parfois,le plus futé voyant qu'il allait perdre,posait son pied perpendiculairement à son autre pied pour éviter la défaite imminente.)
Le jeu pouvait alors démarrer.L'équipe perdante allait prendre l'allure d'un cheval:un premier équipier debout s'appuyait dos au mur ou à un arbre et soutenait un deuxième partenaire qui, le dos courbé s'accrochait à la taille du précédent,la tête à hauteur de la ceinture.Un troisième co-équipier, lui aussi courbé,venait ceinturer et caler sa tête contre le flanc gauche du second,à la manière d'un rugbyman en formation d'une mêlée mais,ici, sur une seule file.Et ainsi de suite jusqu'à 4, 5 ou six joueurs.
L'équipe des "cavaliers" allait pouvoir entrer en jeu. Le plus agile prenait son élan pour réussir un "saut de singe" par dessus le dos de ce "cheval multi-pattes" en criant le mot convenu:<<fanfan-vinga>> et en montant le plus près possible de l'homme de base. Plus le saut était long,plus il y avait de chance de voir les suivants venir prendre place sur l'échine de "l'animal" sans tomber ou poser pied à terre. Dans le cas contraire, "les chevaux" devenaient cavaliers.Si le cheval venait à s'effondrer, il devait se remettre en place et subir à nouveau les assauts de l'équipe adverse. Inutile de dire que les contestations étaient nombreuses et le fou rire assuré.
Le mot convenu à prononcer en sautant varie d'un pays ou d'une région à l'autre. En Oranie,c'est <<burro flaco>>(âne maigre) ou <<tchincha la fava>> ou <<Fava vinga>> et dans l'Algérois<<Papa vinga>> ou dans notre quartier<<Fanfan vinga>>.
Longtemps, pour avoir vu les grands "s'éclater" à ce jeu où excellait entre autres Fanfan, le frère de Loulou du Bât G,j'ai cru que ce ""cri de guerre" était prononcé par ses camarades de jeu quand il s'élançait pour enfourcher l'équidé en question.
avez vous des nouvelles de giorgio langella, il me semble qu'elles ne sont pas bonnes
je vous remercie
... mon hémoglobine...
Au péril de leur vie, après avoir laissé un lourd tribu, les colons et les soldats commencèrent à faire reculer le paludisme en défrichant et en asséchant les marais.
Parallèlement, la recherche et la médecine faisaient des progrès.Deux siècles après que les jésuites aient ramené et utilisé sous forme de décoction le quinquina des Incas pour lutter contre la malaria(autre nom du paludisme),en 1820 le chimiste Pelletier et le pharmacien Caventou extraient et identifient le principe actif du quinquina: la quinine.
Après l'été 1833 qui fut très meurtrier,un jeune médecin militaire de 30 ans,
François Maillot va bouleverser les pratiques de ses confrères Antonini et Legrain qui utilisaient la quinine à faible dose.Il administre de la quinine à fortes doses dans toutes les fièvres et sans attendre le retour à 37°. Les résultats sont spectaculaires.
En 1880,le Docteur Lavéran de retour en Algérie où il a passé son enfance,découvre au microscope le parasite du paludisme dans une goutte de sang d'un soldat grelottant de fièvre à Constantine.Ce n'est que 27 ans plus tard, en 1907, que sa découverte de l'hématozoaire lui vaudra le Prix Nobel.
En 1898, l'Anglais Ronald Ross démontre que l'agent transmetteur de la fièvre palustre est un certain type de moustique, la femelle de l'anophèle.
En 1902,le Dr Roux,Directeur de l'Institut Pasteur de Paris confia à Edmond Sergent une mission de lutte contre le paludisme.Ce dernier fut le premier directeur de l'Institut Pasteur d'Alger. Avec son frère, ils imposeront le traitement préventif à la quinine.
Ce petit cachet rose était tellement amer que pour l'avaler,je devais l'enrober d'un petit morceau de papier fin.C'est l'Institut Pasteur du Jardin d'essai qui m'a fourni les premiers comprimés pelliculés de Nivaquine en traitement curatif et là, tout a changé.
J'avais enfoui dans mes souvenirs mes accès de paludisme d'Alger la Blanche.Quelques décennies plus tard,à Albania(la Blanche), en bordure de la zone des Paluds, le protozoaire s'est réveillé pour se nourrir à nouveau de mon hemoglobine et pour déclencher un nouvel accès paludéen.
Par une belle journée de l'été 1960, sur les bords de l'Harrach, les activités des 400 enfants du Centre Aéré de la Ville d'Alger se déroulaient gentiment sur les différentes aires, selon le programme établi.
Soudain,je me sentis fébrile. J'abandonnai brusquement le terrain de jeu pour aller m'allonger un moment. Ce jour là, il faisait une chaleur de plomb. J'eus la désagréable sensation de grelotter de froid et je me mis à claquer des dents. En sueur, je me glissai sous une couverture, puis j'en ajoutai une seconde avant d'en réclamer une troisième sans pour autant me détendre et arrêter ces tremblements épuisants.
Le médecin dépêché eut vite fait de reconnaître la marque indélébile de cette scélérate créature que j'avais hébergée un court instant, quelques jours plus tôt.
J'avais déjà eu de pareilles rencontres
sans lendemains. Cette fois,les signes cliniques qui se déclarent entre une semaine et un ou des mois après la piqûre de moustique, étaient sans appel.Malgré les progrès de la Science qui avait notablement réduit les cas de paludisme, j'étais à mon tour victime de cette femelle de l'anophèle comme l'avaient été, chaque année,des milliers d'hommes autour de la Méditerranée depuis la nuit des temps.
Dès le 12éme siècle, sous les Almovarides et les Almohades,il est fait état de la terrible "fièvre des marais".
Au 18ème siècle, Venture de Paradis écrivait/<< ce qu'il y a de plus dangereux, ce sont les mauvaises exhalaisons qui partent de la rivière El Harrach et des étangs de la Mitidja depuis le mois de juillet jusqu'aux premières pluies...Nous savons aujourd'hui que les anophèles nés dans les marécages côtiers peuvent voler jusqu'à un mile en mer et contaminer les marins des navires au mouillage.
Bien avant le débarquement des troupes Françaises à Sidi-Ferruch, Hamdan Khodja, diplomate Turc décrit le paysage en ces termes:<<la Mitidja est un pays marécageux et malsain...où règne une fièvre intermittente.>>
Cette plaine sera vite qualifiée de"cimetière des colons".
Le Maréchal Lyautey dira plus tard que le principal obstacle qu'ont dû vaincre les soldats et les colons, c'est le paludisme.(à suivre)
Au début des années 50, un concours publicitaire suscita l'engouement de plus d'un d'entre nous.Il s'agissait de collectionner des photos de champions sportifs cachées sous le papier cellophane de bonbons vendus à la pièce.
Ces vignettes devaient être collées dans leur cadre, sur un album tripartite où les champions étaient regroupés selon leur discipline sportive:athlétisme,boxe, cyclisme, foot-ball, natation, tennis...
Nos moyens financiers très limités ne nous permettaient pas d'acheter ces confiseries en grand nombre et les images en double ou en triple retardaient la progression de notre galerie de portraits. Nous procédions donc à des échanges comme tout bon collectionneur avec des marchandages sévères en fonction de la vignette convoitée.
Parmi les figures les plus rares à trouver, il y avait celles d'un format un peu plus grand de
-Micheline OSTERMEYER, une grande dame, pianiste virtuose qui avait découvert le sport à Tunis avant de devenir double championne olympique du poids et du disque raflant aussi une médaille de bronze de saut en hauteur aux J.O. de Londres en 1948;
- Laurent Dauthuil,champion de France et d'Europe de boxe dans la catégorie des poids moyens;
-Jean Robic, brillant grimpeur et vainqueur du Tour de France en 1947.
Les érimophilistes(collectionneurs de vignettes)en herbe qui avaient des doublons de ceux-là, étaient très exigeants lors du troc et complétaient leur album, plus rapidement que les autres.
Toutefois, les plus prêts du but se heurtaient inévitablement à l'introuvable: le portrait sur-dimensionné du Belabbésien Marcel CERDAN, champion du monde de boxe des poids moyens.
Un après-midi, en sortant du salon de coiffure de la rue de Lyon, en face de l'entrée du Stade Municipal, je rencontrai Youssef, un camarade de classe, devant l'épicerie Duplat. La vitine, large de 1m à 1,20m,était remplie de ces bonbons sur une hauteur d'environ 30cm. Le rêve!Nos yeux écarquillés d'envie, nous avons raclé nos fonds de poches pour nous offrir deux ou trois de ces sucreries pour dénicher la pièce rare.
C'est alors qu'un automobiliste(les voitures étaient rares elles aussi, à l'époque) est venu se garer devant le commerce qu'il avait dû repérer, car aussitôt il annonça qu'il ne lui manquait plus que la photo de Marcel Cerdan.Il ne semblait pas avoir de problème de pouvoir d'achat puisqu'il ouvrait à tour de bras les enveloppes des bonbons qu'il laissait avec les vignettes à notre discrétion.Plus il se prenait au jeu,plus la vitrine diminuait de volume et plus de jeunes glaneurs nous rejoignaient. Il y en avait pour tout le monde et nous n'avions pas besoin de nous jeter dessus"à tire cheveux".Notre éblouissement devant une telle abondance, nous faisait oublier l'heure et la tombée de la nuit hivernale jusqu'au moment où le joueur malheureux mit fin à sa mise.
Inutile de vous dire qu'en rentrant les poches pleines ma grande satisfaction fut de courte durée car j'ai dû essuyer,à la mesure de l'inquiètude de mes parents,les foudres du paternel.
Quelques temps plus tard, la presse nous apprenait que Pitchounet, le mitron de la boulangerie Gamundi,était le gagnant du premier prix. Il fallait le voir dans le quartier enfourcher son vélo de course, fier comme Artaban.
(Avec la contribution de mon ami Louis)
Le lendemain matin, dès la première heure, le Directeur nous convoquait dans sa classe pour nous reprocher d'être entrés par effraction dans les couloirs. Que nenni! Notre étonnement et nos dénégations n'ébranlèrent pas l'intime conviction de M.Vanelli qui nous envoya au piquet. Sur le côté et au fond de sa classe, il nous fit nous agenouiller tous les trois, face au mur, avec un dictionnaire à porter sans faiblir dans chaque main.
Quand la sonnerie de la récréation retentit, nous pensions que notre supplice prendrait fin; mais, notre calvaire n'était pas terminé. Notre procureur et exécuteur des hautes oeuvres confiait à "Big Bill le Tasseur"(*) le soin de nous conduire au commissariat du 12 ème arrondissement. Nous comptions enfin nous expliquer. Toutefois, chemin faisant, nous commencions à nous inquièter à l'idée d'avoir affaire à "Laurel et Hardi", les deux inspecteurs ainsi surnommés dans le quartier au vu de leur taille et leur silhouette respectives. A notre arrivée, ils n'étaient pas là et nous étions quelque peu rassurés, forts de notre innocence.Notre espoir fut de courte durée. Certainement prévenu par téléphone, sans aucune audition, le planton nous mis aussitôt en"garde à vue" et nous enferma dans la cellule de dégrisement. C'était un cachot plutôt sombre avec sa lucarne haut perchée et dans l'angle opposé à l'entrée,une sorte de podium maçonné qui servait de grabat aux "kilos"(aux ivrognes). Dans cet univers cimenté, sans meubles, seule cette surélévation permettait de s'alloger ou de s'asseoir. C'est ce que nous avons fait pour verser nos premières larmes d'appréhension et de colère de gamins de 10-12ans incarcérés pour Dieu ne sait quoi.
Afind'abréger la morosité ambiante et de remonter le moral de mes deux co-détenus, je leur faisais remarquer que cette couche de "borrachos" ressemblait à un ring de boxe. Tout de go, nous nous projetions dans un championnat du monde entre Marcel Cerdan et Tony Zale. La séance d'entraînement commença sans tarder: la garde, le direct du droit puis du gauche,le crochet,le swing,le jeu de jambes étaient reproduits à l'image des geste précédemment observés dans la salle du boxing situé sous la tribune du stade municipal, rue Héléne Boucher. Nous en avions oublié un instant le monde extérieur et la conduite inconséquente d'un adulte à priori responsable, avant de sombrer à nouveau dans un moment de déprime. A l'incompréhension se mêlait l'appréhension des suites de cette affaire pour nous comme pour nos parents.
Soudain le verrou claqua et la "lourde" s'ouvrit: nous étions libérés sous conditions de rejoindre rapidement notre domicile et de ne plus jamais recommencer.
Il n'était pas encore 11h30 et notre retour au pas de course nous amena devant les grilles de l'école quand les autres sortaient.
Je ne me souviens pas avoir été réprimandé, cette fois; mais, la colère de mon père devait être rentrée car l'après-midi même, selon les élèves de Fin d'Etudes, sa rencontre avec le directeur fut plutôt houleuse.
(*)"Big Bill le Tasseur" fan de cette B.D. avait un défaut de langue qui lui faisait prononser "t" au lieu de "c".
Louis, Marcel si vous me lisez...et les autres aussi, Salut!
Amicalement
ou de la septième au <<12 ème>>
Notre scolarité se déroulait sérieusement et gentiment sous la conduite de M. Rideau qui -dans sa blouse grise et avec sa gaule-maîtrisait son enseignement et ses élèves de CM2.(on disait aussi "la septième" qui venait avant la 6 ème du collège ou du lycée)
En ce temps là, l'école fonctionnait trente heures hebdomadaires y compris toute la journée du samedi et, en sus du dimanche, le congé scolaire était fixé au jeudi.Ce jour là, le matin était réservé à l'éducation religieuse: les uns allaient à l'école coranique de la rue des sports et les autres à la synagogue ou au cathéchisme à l'église Ste Monique, rue Polignac. L'après-midi laissait le quartier libre pour la plupart et le patronage, les Ames Vaillantes ou les Coeurs Vaillants, voire le scoutisme ou le sport pour certains.
C'est un jeudi après-midi que Marcel, du bâtiment A, nous demanda avec insistance de l'accompagner pour voir sa mère qui était chargée de l'entretien des classes de l'école du Stade Municipal.Il espérait qu'avec le soutien moral de Louis et de moi-même, il obtiendrait la piècette de monnaie qu'il allait quémander. Sa mère lui montra que les poches de son tablier étaient vides et il en fut pour ses frais.
Sur le chemin du retour, dans les couloirs nous avons croisé les filles des instituteurs- M. et Mme Legriffon- et celle de la gardienne-Mme Billet- qui jouaient à la cachette. Elles nous invitaient à participer à leur jeu en cours.
Le temps de faire la poire<<Pomme,poire, cerise, abricot c'est lequel c'est laquelle...>> pour désigner "le piquet" qui compterai jusqu'à cent avant de partir à notre recherche, nous nous dispersions dans le Bâtiment scolaire. Les trois niveaux avec leurs longs couloirs et leurs escaliers à chaque extrémité se prêtaient bien aux longues cavalcades pour passer d'un étage à l'autre. Qui dans sa course a ouvert la porte du rez-de-chaussée, de l'intérieur vers la cour? Je ne saurais vous le dire. Comme rien d'anormal ne nous était apparu,nous avons poursuivi allègrement notre jeu.
Le lendemain matin...(à suivre)
En Algérie, traditionnellement, le lundi de Pâques entraînait les familles et les amis dans un pique-nique géant.
A la campagne, notre journée commençait tôt dans l' odeur des crottins fumants qui embaumait l'écurie. Nous voulions assister Elie qui harnachait sa jument préférée à la robe grisonnante. Les encensements de la belle venaient le remercier de l'avoir libérée avant de l'apprêter pour la promenade. Aussi, acceptait-elle que nous lui passions la bride sur le cou. L'agriculteur ajustait correctement le harnais pour conduire l'équidé jusqu'au char à bancs pour l'atteler fermement.
Nous participions alors au chargement des cabassettes, des bonbonnes de vin,des gargoulettes d'eau fraîche, des gourdes et des vaches à eau pour tenir le coup toute la journée.
Les deux garçons de la maison et les plus jeunes enfants se casaient tant bien que mal sur le plateau arrière de la charrette au milieu du matériel et des victuailles. Un seul petit trouvait place sur le siège avant entre le conducteur et l'oncle Joseph hémiplégique. Un dernier coup d'oeil pour s'assurer que tous étaient bien installés et <<fouette cocher!>> En même temps que le postillon caressait d'un léger coup de fouet l'échine de l'animal, il l' encourageait à démarrer en lançant un <<hue!Coquette!hue!>> Nous étions en route
pour le Bois Sacré précédant tous ceux qui n'arriveraient qu'à l'heure du repas. Le jour où j'avais eu le privilège de prendre place à côté du conducteur et qu'il me confia les rênes dans une ligne droite, j'étais fier comme Artaban.Le solipède caracolait allègrement au rythme de ses grelots. A l'arrivée, j'avais le droit de donner les premiers tours de manivelle du frein à main, me laissant croire que j'avais accompli ma tâche jusqu'au bout.
Après avoir repéré notre coin favori, nous déchargions le chariot et installions les bâches et les couvertures à même le sol. D'autres carrioles et tombereaux nous rejoignaient. Plus tard, les villageois arrivaient à pied après avoir parcouru les quelques six kilomètres dans la joie et en chantant. C'était l'heure de l'apéritif où les uns et les autres s'invitaient à boire l'anisette ou le vin d'orange autour d'un bonne kémia où les olives cassées, les fèves, les grattons, les pâtés aux anchois ou à la soubressade et les cocas faisaient supporter les excès de l'alcool sans craidre à l'époque les couperets des radars.
L'oncle Raymond avait préparé dès son arrivée le feu de bois pour faire cuire"l'arroz con pollo"(le riz au poulet) sur les grosses pierres rondes charriées par les crues de l'oued. Le repas commençait par une tomate coupée en deux saupoudrée de sel et accompagnée d'oeufs durs. Avant de les écaler, le jeu des plus jeunes et de ceux qui l'étaient restés, consistait à casser la coquille-côté membrane- sur le front de la victime consentante ou pas.Le rosé aidant, les blagues fusaient,le fou-rire dominait et le repas se terminait par cette farce que les jeunes gens taquins pratiquaient en allant noircir la joue d'un copain ou d'une copine après avoir frotté leurs mains sur la suie accrochée sous la marmite en fonte. Des cavalcades vengeresses s'en suivaient dans une franche rigolade.Les courses- poursuites
cessaient avec l'heure de la sieste des anciens et les demoiselles accompagnées de leur chevalier servant en profitaient pour s'éclipser, sous prétexte d'aller se rincer au bord de l'oued masqué par un rideau de roseaux. Pendant ce temps, les enfants étaient invités à participer aux traditionnelles courses aux sacs ou à la cuillère.
Aux premiers sons de l'harmonica ou du phonographe tout le monde accourait pour entrer dans la danse.La sauterie débutait par un quadrille enlevant et entraînant tout le village. Nous en profitions pour aller chasser un peu plus loin avec nos" taouëls". La piste de danse improvisée sur la terre battue de la clairière n'arrêtait pas pour autant l'ardeur des danseurs. Infatigables, ils enchaînaient
marche, fox_trot,boléro, rumba,polka, charleston, raspa et tango. Seuls le bee-bop et le swing nouvellement importés leur faisaient déserter provisoirement la piste pour admirer la démonstration d'un ou deux couples plus à la page.Dès celle-ci terminée, une farandole prenait forme. La chaîne grossissait au fur et à mesure de son passage entre les emplacements du pique-nique.
C'était de la folie! Ce qui faisait dire à nos observateurs,sur le ton de l'attendrissement et peut-être du regret:<<ils font le takouk!>>
La veille du jour où le four de leur boulanger était retenu dans le village natal de notre mère,chacun de leur côté, la tante Marie et l'oncle Raymond rivalisaient dans la préparation de la Mouna, brioche de chez nous.
L'homme était fort et sa soeur aînée n'était pas moins robuste. Il fallait les voir mélanger les oeufs avec le sucre parfumé de zestes d'orange et de citron, ajouter l'huile et le beurre, verser doucement la farine et la travailler avant d'incorporer le levain, retourner les 8 à 10 kg de pâte, la malaxer, la lever et encore la pétrir à coups de poings jusqu'à ce que sa texture soit satisfaisante et que l'effort soit supportable.
Dans un corbeille à linge, la pâte enroulée dans un drap et sous une couverture prenait le chemin du fournil de leur boulangerie respective où elle reposait toute la nuit au chaud.
Le lendemain matin, après la fournée du boulanger, il fallait reprendre la pâte qui avait doublée de volume, formerdes boules de 400 à 450g et les diposer sur la grande planche à pain bien farinée. Au bout d'1h30 environ, il convenait d'inciser le dessus de la vingtaine de mounas et de placer un oeuf retenu par un croisillon de pâte sur les trois ou quatre petites résevées aux enfants, ensuite les dorer au jaune d'oeuf et les saupoudrer de sucre concassé.
Nous attendions avec attention la lente ouverture de la porte du four actionnée par un bras balancier et l'enfournage des mounas par un mouvement adroit de la palette du boulanger, tout un art qui nous subjugait.
Toutefois, c'est la fin de la cuisson qui avivait l'inquiètude des patissiers amateurs. Seraient-elles réussies où auraient-elles fait "tchouffa""?L'honneur de la famille était en jeu dans ce fournil où d'autres clients venaient, soi-disant, voir s'ils pouvaient à leur tour prendre possession des lieux.
Le frère et la soeur ne manquaient pas de comparer la taille et le nombre des mounas obtenues. Pour notre part, nous avions la chance de goùter aux deux productions pour notre plus grand plaisir.
il nous faudra rajouter ces deux jeunes(?) sportifs à la liste du 3/12 et aux autres basketteurs des 4,5,et 6/12/07 sur "en toute liberté". Bien amicalement.
Je decouvre le site ce jour.Nous habitions à la caserne des pompiers 6 rue du Dct roux.
A+ pour d'autres souvenirs
Il n'était pas beau,
Pour ne pas dire trop... laid.
Ce tramway très bizarre au design incertain, au regard de cyclope, trapu, haut sur pattes, brinquebalant et grinçant, se tortillait, tressaillait, sursautait. Ni le vent, ni la pluie qui pourtant le fouettaient, ne pouvaient l'empêcher. Dans un bruit de ferraille, insouciant et vaillant, il grondait en fonçant.
L'odeur âcre du rotor ou peut-être du stator nous prenait à la gorge et soulevait nos coeurs.
Au poste de commandes et fier comme Artaban, son pilote le wattman ne quittait pas des yeux la rue. Sa main tenait fermement la poignée de bronze, unique commande régulant: départ, avance et vitesse, il faisait pour dégager la voie, tinter l'avertisseur sonore placé sous son pied: ding... ding... ding... Ce son clair et cristallin de clochette qui s'égrenait sur son parcours nous était familier.
Les plate-formes aérées désertées dès l'hiver qui chez nous durait ... Bah!... disons une trentaine de jours -ce n'est que quelques années plus tard que nous connaîtrons le vrai froid- ce qui pour nous gens d'Alger était l'éternité, se remplissaient dès les premiers beaux jours et jusqu'après l'été.
Parfois, dans un mouvement d'impatience la longue perche conduisant le courant électrique quittait dans une orgie de flashs le fil conducteur suspendu par des câbles. Alors le tram s'arrêtait pour se reposer un peu.
Et puis un jour, peut-être fatigué d'avoir tant voyagé, le petit tram pas trop laid quand même, s'en alla. Nous ne tarderions pas à le suivre.
Qui va sauter maintenant sur son clavier pour nous parler des tramways élecriques à trolley avec ses wagons marron et grenat, à jardinières, qui allaient d'Hussein-Dey(Léveilley) à la Place du Gouvernement ?
La voltige et les acrobaties étaient plus à la portée des débutants.
Au contraire des tramways des Transports Algérois (TA) aux couleurs vert kaki et beige entièrement fermés et dont l'accès à bord ne pouvait se faire qu'à l'arrêt complet et portes ouvertes, ceux des C.F.R.A. étaient comme le mentionne le professeur, ouverts par l'absence de portes (cette Lapalissade a ici sa place) et l'on pouvait monter en marche et descendre de la même manière après s'être préalablement assuré surtout, qu'aucune voiture automobile n'effectue à ce moment là de dépassement dans le couloir de droite lui étant réservé; les deux voies parallèles du tram occupaient le centre de la chaussée et la circulation des voitures automobiles se faisait de chaque côté des voies.
Ainsi, tout naturellement, la conception même du tram généra un nouveau sport habituellement réservé aux gens du cirque : la voltige sur engins roulants.
Cet exercise nécessitant une grande virtuosité, n'était pas pratiqué par n'importe qui et monter ou descendre d'un tram en marche, requérait beaucoup d'audace, une bonne dose d'inconscience et surtout une souplesse de gibbon ou de chat sauvage -les chats domestiques étant comme chacun sait, plutôt enclins au confort douillet d'un fautauil.
Une hiérarchie "Darwinienne" s'instaura tout naturellement et il y eut:
- L'acrobate audacieux.
Celui-là attendait, sûr de lui, d'un air détaché mais tous muscles bandés, que le tram quitte son arrêt et prenne suffisamment de vitesse pour bondir, vif comme un aspic, sur le marchepieds. Une fois à bord, les paupières
mi-closes, il quêtait les regards approbateurs et connaisseurs parmi les autres voyageurs. L'élégance de ses mouvements et son assurance faisaient des envieux pour ne pas dire des jaloux. Les plus doués parmi ces aficionados, se permettaient de monter ou
descendre à contresens de la marche du tram; à vitesse réduite certes, mais tout de même! Un exploit je vous dis!.
Le receveur admirait secrètement l'acrobate.
- L'indécis:
Après avoir patienmment observé les gestes et le style de l'acrobate, l'indécis ne savait jamais à quel moment précis il devait bondir sur le marchepieds. Ou bien il attaquait trop tôt sa course alors que le tram démarrait à peine ou bien il réagissait trop tard quand le tram avait pris trop de vitesse et là....... il ratait son coup et du même coup..... le tram aussi. Il était assez pitoyable à voir et devait attendre le convoi suivant.
- Le timide:
Celui-ci était autant véloce et agile que l'acrobate, savait monter et descendre en marche et même à grande vitesse, mais il ne supportait pas de se donner en spectacle. Il ne prenait le tram en marche qu'en dernier recours. Il bondissait sur le dernier marchepieds de la dernière voiture afin de passer le plus inaperçu possible et se fondait front baissé, dans la masse de voyageurs.
- Le débutant inexpérimenté:
Lui était en apprentissage et cela se voyait. Ses parents ne cessaient de lui répéter combien il était dangereux de prendre un tram en marche ou d'en descendre, ce qui n'était pas fait pour le faire évoluer dans la pratique de ce sport.
Il espionnait en même temps : les acrobates, les indécis et les timides, ce qui n'arrangeait pas les choses pour lui. Ses mouvements désordonnés, ses pas heurtés, sa course hésitante étaient un handicap majeur mais... bref, prudent il sautait maladroitement sur le marchepieds juste après que le tram ait quitté son arrêt, au troisième ou quatrième tour de roues pour ne pas se laisser surprendre par la vitesse et atterrissait aussi lourdement qu'un oisillon bien nourri apprenant à voler. il fallait bien débuter!!
- Et aussi... le tricheur:
Peut-être le plus adroit de tous. Lui voyageait régulièrement sans jamais payer. Il appartenait obligatoirement à la catégorie des acrobates, avec en plus, le don d'apercevoir avant n'importe qui la casquette du contrôleur ou celle du receveur; ce qui lui permettait de passer d'une voiture à l'autre quelque soit la
vitesse du tram.
Il y avait aussi l'autre petit tricheur qui voyageait confortablement assis sur l'un des deux heurtoirs graisseux servant de pare-chocs.
- Le receveur:
En tenue à fines rayures bleues et blanches l'été et en lourd drap bleu marine l'hiver, coiffé d'une casquette ou d'une chéchia, il circulait parmi les voyageurs en répétant inlassablement: "tickets s'il vous plaît!"; tickets qu'il poinçonnait au moyen d'une pince les tickets. A une époque, il commandait le départ du tram après chaque arrêt en soufflant dans une espèce de trompe en cuivre qui émettait une série de notes aiguëes et convenues.
- Le contrôleur:
Véritable Héliot Ness des transports. Incorruptible.
La hantise du tricheur distrait.
A casquette galonnée et uniforme à boutons dorés, il avait l'art de surprendre l'usager en infraction et malheur à celui qui fraudait! Il était intraitable avec les voltigeurs et ils le savaient.
Comme la plupart d'entre nous, j'ai aussi pratiqué adolescent ce "sport" par jeu. J'affirme que sur la ligne Ruisseau/ place du Gouvernement, les acrobates du Ruisseau étaient sinon les meilleurs, sûrement les mieux placés dans le peloton de tête (en rivalité avec ceux de Belcourt et du Champ de Manoeuvres) dans la pratique acrobatique de haut niveau qui prit définitivement fin en 1962.
Nous l'étions dans bien des domaines(cf "la piscine municipale" et "La Mauresca" sur forum). Le "tram" des C.F.R.A. qui partait du terminus du Ruisseau pour aller jusqu'à la Place du Gouvernement, marquait son premier arrêt au Stade Municipal. Nous empruntions ce moyen de transport au quotidien, deux fois par jour, aller-retour, pour nous rendre au collège du Champ de Manoeuvres. Nous montions par l'accès ouvert à l'avant ou à l'arrière d'un des trois wagons, en prenant appui sur les barres disposées de chaque côté des deux marches .
L'inconscience de notre adolescence aidant, nous nous lançions le défi de prendre le tramway en marche, le plus loin possible après son départ de l'arrêt.Le plus risque-tout était certainement "le Petit Rouge". Avec Zaher, nous rivalisions aussi. Le cartable ou la "serviette" dans la main Gauche, nous piquions un sprint pour arriver à la hauteur de l'entrée du Stade, voire un peu au-delà, nous nous accrochions à la barre d'appui de la main droite pour nous éléver et poser le pied droit sur la première marche. La force d'attraction due à la vitesse nous projetait la partie gauche du corps contre la carrosserie de la plate-forme et, pour amoindrir le choc, nous nous servions de nos bras et pied gauches comme amortisseurs. Ouf!
Avant d'arriver à l'arrêt du Musset ou à celui
de Chazot, nous descendions en marche en courant dans le sens de la marche, au début. En grandissant, nous prenions exemple sur nos aînés et descendions à contre-marche en nous dégageant le plus loin possible du tram et en nous posant , sur un pied, perché comme un échassier, le dos tourné au moyen de transport qui continuait sa route.C'était le nec plus ultra, le franchissement d'une initiation...à ne pas imiter.
Comme le temps passe et comme les choses changent! A l'époque, à Alger, il n'était pas question d'aller fêter la fin de l'année dans les grandes artères comme aujourd'hui, sur les Champs Elysées à Paris.
En cette période troubles, le couvre-feu nous interdisait de sortir la nuit de 22 heures jusqu'au matin à 5 heures. Aussi, pour oublier quelque peu les affres du quotidien, avec Anne- Marie, nous nous organisions pour passer le cap du nouvel an avec et chez des amis.
La règle d'or voulait que chaque invité soit accompagné de sa cavalière. Le jeune homme devait impérativement contribuer à la soirée dansante en apportant une bouteille de champagne pour être accepté à cette longue nocturne festive.
Le couvre-feu levé, sur le chemin du retour, nous avions coutume de nous arrêter aux Champs de Manoeuvres où M.Salort le propriètaire matinal de la grande "Brasserie du Rond-Point"avait ouvert ses portes et où l'écailler venait à peine d'approvisionner son étalage. Dans la douceur relative de l'aube, nous nous installions sur la terrasse, en plein air, sous la lumière des lampadaires et du bistrot.
Notre longue veille se terminait par une commande de douzaines d'huitres relevées de quelques gouttes de citron et de rasades de Riesling ou de muscadet.
Après cette meveilleuse et ravigotante collation, chacun pouvait raccompagner sa fiancée avant de regagner ses pénates dans le quartier pour se plonger dans un sommeil réparateur.
Carrément, Anne-Marie se fait un point d'honneur à maintenir les traditions de la Maison... c'est normal pour une Maison-Carréenne. D'aucuns se souviennent de l'élégante jeune fille, perchée sur ses hauts talons pour être à ma hauteur, la jupe largement évasée sur ses jupons gonflants. Quand elle venait rue des Sports, les copains me disaient ensuite :<< j'ai vu passer ta queue de cheval>>. Les yeux remplis d'admiration, une petite mauresque subjuguée lui lança un jour : << Madame ti és belle comme une reine >>. Aujourd'hui, Mamy-gateaux, elle l'est toujours, et, à la veille des fêtes de fin d'année, elle prépare avec amour pour les siens les traditionnelles oreillettes comme le faisaient sa mère et la nôtre.
Quand notre mère préparait ces pâtisseries, nous étions attentifs au moment où la pâte serait prête à être etalée. Sur la table de la cuisine, la toile cirée était recouverte d'une légère couche de farine pour éviter que la pâte puisse coller sur le plan de travail et sur la bouteille qui servait de rouleau à pâtisserie. La pâte étendue en une plaque la plus large et la plus mince possible, nous pouvions intervenir. Loin de nous faire prier, à l'aide d'une roulette, ce petit instrument en buis formé d'un petit disque crénelé monté sur un manche, à tour de rôle avec mon frère aîné, nous découpions en nous appliquant des bandelettes de pâte en forme de losange ou de parallèlogramme. Il était amusant de voir ces figures géométriques se dessiner dans le relief de la pâte. Notre mère retirait délicatement les fragiles lamelles pour les plonger 2 à 3 minutes dans la bassine d'huile chaude puis égouttait les oreillettes dorées avant de les déposer dans une corbeille en osier. Nous étions encore autorises à intervenir pour saupoudrer de sucre en poudre "les merveilles" parfumées au citron et à la vanille. Par l'odeur alléchés, gourmands et impatients, nous voulions bien sûr les goûter sans attendre. Quel régal!
Jean Michel
Contrairement à l'arrondissement, avec le commissariat du 12 ème, le quartier n'est pas une entité administrative (même si les deux se confondent parfois) mais un secteur de la ville où gravitent les habitants qui fréquentent les mêmes lieux à des moments donnés. Il en est ainsi :
-des établissements publics comme l'école (Mirabeau,Corderie, Stade Municipal...)
-des institutions religieuses comme l'église Ste Monique ou l'école coranique
-des stades et des clubs sportifs(OMR, USHBMR, PMR, JUDB, Electra-Sport, Banque d'Algérie en volley-ball, ASCFA, GSA, RSA, RUA , ces derniers omnisports...)
-des associations ( AMAR, AAR, Ames Vaillantes et Coeurs Vaillants...)
-des transports publics comme le tramway des CFRA " d'en-bas" (rue Sadi-Carnot) tortillard que l'on prenait facilement en marche remplacé par des bus ou celui "d'en haut" des CFRA (rue de Lyon) rouge dans un premier temps puis bleu
-des indusries, des ateliers, des commerces...
Le quartier du Ruisseau avait un forme trapézoîdale avec ses limites
-au Nord, le long du littoral, la Route Moutonnière parallèle à la rue Sadi-Carnot
-à l'Est, le chemin de l'oued Knis voisin de la rue Polignac et du début du Ravin de la Femme Sauvage
-au Sud le pied de la colline des Arcades, de la rue du cactus à l'Institut Pasteur en passant par la rue Mont Fleuri,parallèlement à la Rue de Lyon
-à l'Ouest, le Magnifique Jardin d'Essai.
Ce quartier se subdivisait en sous- ensembles. Le nôtre était quelque peu enclavé entre le Jardin d'Essai, la rue Sadi-Carnot et le chemin Vauban, la Compagnie Lebon devenue l'usine d'Electricité et Gaz d'Algérie (E.G.A.) et le Boulevard Thiers prolongé. Sur ce tronçon du Boulevard les écoles de filles et de garçons s'adossaient contre les tribunes populaires du Stade Municipal. Dans leur prolongement, on accédait au stade de basket-ball et de volley-ball du RUA et du GSA. Au fond de l'impasse, s'ouvrait la grille de notre "royaume" du Jardin d'Essai.
Au début de la rue des Sports ,sur le trottoir de gauche s'élevait le dispensaire tenu par les religieuses drapées de blanc qui était aux petits soins pour nous.Elles avaient l'art de piquer nos veines ou nos fesses avec beaucoup de dextérité et de délicatesse, à l'exception de l'une d'entre elle ("l'adjudant de casernement") plus expéditive que les autres.
Elles avaient une majestueuses tenue de sortie avec leur imposante cornette sur la tête.
Accolées à la congrégation, les Habitations à Bon Marché (H.B.M.) abritaient de plein pied des commerces de proximité:
-la mercerie de la fille Satouf (épouse Caduela) où nos mères achetaient nos boutons arrachés au cours de nos jeux débridés ou les pelotes de laine pour tricoter nos pull-overs
- La cave et la laiterie confondues dans le même magasin avec ses marchands successifs
Mr et Mme Oliver,M. et Mme Sportiello,M. et Mme Driguez. Prosper avait l'art et la manière de remplir notre pot au lait en trempant son pouce dans la mesure du 1/2l: cétait toujours ça de bénéfice. Jacky, si tu me lis...Salut!
-l'épicerie de Mansour qui demandait toujours s'il marquait le montant des courses sur son carnet et insistait même quand on règlait la note en monnaie sonnante et trébuchante. Il était assisté par le très dynamique Amara et par Bakir ("amatch Bakir") qui, sous un faux air endormi, connaissait parfaitement son fond de commerce et ses clients. Au fil du temps,une kyrielle de jeunes commis venus du Mzab faisaient leur apprentissage.Tous dormaient ensemble dans la soupente dortoir de l'arrière salle. L'un d'entre eux était chargé de monter dans les étages pour nous signifier qu'un correspondant nous attendait au bout du fil. Il faut dire que nous n'avions pas de Téléphone et que celui du Mozabite servait de cabine publique, si l'on peut dire, car l'appareil était posé sur la caisse et tous les clients profitaient de la conversation.
-de l'autre côté de la cour d'en haut, l'ancienne école de filles et de garçons avaient laissé la place à une école de commerce et de couture de jeunes filles
-après la cour d'en bas, l'atelier de préparation de cochonnailles des frères Lantès attenant à la charcuterie tenue par leur mère puis par Fernande l'épouse de Victor
Juste à côté, la médersa d'où s'échappait la mélopée alphabétique << alif, bâ, ta, tsa...>> et parfois des cris de douleur. Les copains nous disaient que le moudérès les corrigeait en leur fouettant la plante des pieds avec un badine flexible et que la punition était insupportable.
-l'entrée du bâtiment J marquait la fin des H.B.M.
-Tout contre,les hauts murs et un immense portail protégeaient le dépôt des drogueries Vve Cotte & Cie
-sur le trottoir de droite de cette rue, après le jardin maraîcher de Trani sur l'emplacement duquel ont été construits les Habitations à Loyers Modérés (H.L.M.),à l'angle de la rue du Dr Calmette, les bureaux de la caserne de pompiers avec les garages de chaque côté toujours ouverts dans la journée pour répondre aux urgences dans les meilleurs délais
-après le logement de fonction du père de notre ami Aimé ,au RdC, et au bout de la grille de clôture de la cour du 2 de la Régie se trouvait la boulangerie des frères Gamundi où "Pitchounet" était en apprentissage
-la cave (on disait "le marchand de vin") épicerie de la famille Ferrigno était voisine; on allait chez Jules. Chaque jour une cliente du dessus faisait descendre au bout d'une corde son couffin avec la liste de ses courses. Une fois servie et la note jointe le panier remontait avant de redescendre avec le porte-monnaie pour paiement. Le fils de la maison,notre ami Sauveur a été le premier à accueillir les rassemblements de l'A.R.S. à la Fontone(Nice)
-à l'angle de la rue et du chemin Vauban, M.Ouizemane et son fils Julot étaient les derniers propriétaires de la brasserie de "La Boule d'OR" où Pintcho et son complice René nous faisaient des démonstrations de rok anr roll
-quelques mètres plus bas,après la "maison des miracles" jouxtaient l'hotel et la brasserie du"Petit Jardin d'Essai",rendez-vous des jeunes et des moins jeunes où se mêlent des souvenirs heureux mais aussi si particulièrement tragiquesqu'il convient de les développer ultérieurement.
-en revenant sur les pas et en dépassant "la Boule d'OR", une autre épicerie Mansour gérée
les dernières années par Amara, concurrençait le commerce ldes parents de
Sauveur
-entre le magasin du Moutchou et l'auto-école Turki,autrefois boutique d'un cordonnier,l'ancienne école (cf "la primaire") était devenue un foyer pour policiers et C.R.S.
-à l'angle du chemin et de la rue du Dr Roux le salon de coiffure où M.Marquès nous coupait les cheveux avec un rugueuse tondeuse manuelle pour nous dégager largement la nuque. En sortant, nous étions assurés de subir les assauts des copains qui nous assénaient une bonne entre les deux oreilles en criant<<la coupe>>(c'est le coup que les jeunes d'aujourd'hui appellent "le steak")
-un peu plus loin,il y avait un carrossier qui masquait les vitres des autos avec du papier journal collé avant de passer le pistolet de peinture
-en face du coiffeur, il y avait la boucherie bien tenue par Akli. le prix du kilo de gigot était moins cher que celui du poulet de France qui était un luxe, à l'époque.
Le marchand de légumes voisin permettait de s'approvisionner en attendant le jour de marché dans la cour de la Régie ou devant le champ de Trani.
-on accèdait au jardin maraîcher où l'on pouvait autrefois acheter ses légumes par la rue du Dr Calmette.
Le tour des commerçants de la Régie et de la rue des sports est bouclé.
je vais lui imprimer vos messages qui lui feront plaisir
mon oncle vivait à marseille
merci à vous
En effet, cette année là, l'immense parc qui jouxtait nos immeubles était enfin rouvert au public et à notre conquête de ses 80 hectares.Petits diables dans cet univers merveilleux, nous étions plutôt sage en classe.Ce ne devait pas être l'avis de l'instituteur-remplaçant.
Etions-nous si terribles que ça pour mériter à longueur de temps les coups de bâtons sur les paumes de mains?Le maître ne se salissait pas les siennes! Il faisait exécuter ses sentences par des bourreaux choisis parmi les plus grands. Jean-Pierre de la rue Sadi Carnot,préposé en chef ,avait troqué la baguette du tableau de lecture du CP(Cf"La Primaire) contre une trique qu'il administrait, sur ordre, avec violence.Charles était l'autre grand exécuteur des bastonnades.
M.Castel quittait souvent la classe pour des raisons qui nous échappaient:allait-il fumer une cigarette dans les W.C.pour se détendre ou allait-il papoter avec ses collègues et voisines?Peut-être allait-il voir M.Tallagrand qui avait dû le conseiller sur les bienfaits du matraquage.Lors de ces petites absences,il confiait la surveillance de la classe ,à tour de rôle, à Steeves, Réda ou Rachid: nous n'étions pas davantage épargnés. Seul "Schooteur"veillait à ne pas nous faire mal quand il était chargé de cette sale besogne.
Si la hampe ou le manche à balai venait à casser, curieusement, il y avait toujours une victime qui renouvelait l'instrument de torture,à la demande du maître.En dehors des coups de bâton qui enflammaient nos mains, nous ne gardions pas rancune à nos camarades bourreaux aux ordres:un syndrome de Stockholm, en quelque sorte.
Nous ne connaissions pas encore la technique mise au point par Coco des Pompiers, chez M.Tallagrand qui préférait utiliser une tige de branche de palmier pour sévir.Quand l'élève malin devait passer au supplice,il versait du vinaigre dans sa main qu'il ouvrait et refermait sur le coup asséné, enserrant le bâton jusqu'à ce qu'il soit bien imprégné de l'acide.La matraque ne tardait pas à casser.
Après la pédagogie du bon-point de notre douce institutrice,avec l'arrivée de son remplaçant, nous allions découvrir une métode d'instruction digne des moudérès de la médersa.
A défaut d'une maîtrise de son enseignement ce jeune instituteur usait d'artifices et abusait du piedestal sur lequel les familles portaient nos maîtres.
En guise de leçon de chant,il demandait aux élèves de pousser la chansonnette de leur choix.A cette "Star Ac" avant l'heure, Jean-Pierre de la cour d'en-bas décrochait un billet d'honneur en interprêtant:
"Sur le bord de la riviéra
Où murmure un brise embaumée
Toutes les femmes arrivaient là-bas
Toujours belles et toujours adulées"...
En Education Physique, l'enseignant organisait des sorties "nature"avec des courses-relais où les deux équipes se distinguaient par un brassard fourni par les élèves aux couleurs du Gallia Sport Algérois(G.S.A.) pour les uns avec "Schooteur"le plus rapide d'entre nous et pour les autres, aux couleurs du Red Star Algérois(R.S.A.) avec le même Jean-Pierre comme chef de file.Ces relais se déroulait dans la colline du bois des Arcades ou dans le rond-point de l'allée de ficus du Jardin d'Essai.
Les vacances terminées,les travaux achevés, le 1er octobre 1946, après avoir piétiné sous un ciel bleu et un soleil radieux sur le large trottoir bordé de frênes dénudés, nous allions franchir les grilles de notre nouvelle école flambant neuf, les filles d'un côté et les garçons de l'autre.
Pour tous c'était et c'est encore l'Ecole du Stade Municipal. Pourtant, sur les photos de classe l'appellation Ecole Vauban a subsisté jusqu'en 1948.Comme il n'y avait plus de rapport avec l'ancienne adresse, nous pouvons supposer que les hauts murs d'enceinte du nouvel établissement étaient un clin d'oeil au Commissaire Général des fortifications,sous Louis XIV.En 1949,changement de nom: est-ce parce que les autorités académiques avaient soudain réalisé que l'on devait à ce Maréchal de France l'idée de l'impôt sur le revenu? Trêve de plaisanterie! En fait la nouvelle dénomination "Ecole Hélène Boucher"correspondait à la mitoyenneté de la cour des Filles avec la rue du même nom commémorant les exploits de le célèbre aviatrice, détentrice de sept records du monde.
Le portail franchi, la demi-douzaine de marches vivement escaladées, nous étions enfin dans cette large cours avec au fond son préau abritant les traditionnelles toilettes.Les bancs étaient scellés dans le corps du bâtiment scolaire d'un blanc immaculé de deux étages, en arc de cercle épousant la forme des tribunes populaires du Stade.
Propres comme des sous neufs, bien gominés,sages comme des images, nous attendions impatiemment de connaître notre nouvel enseignant.Après le coup de sifflet autoritaire de M.Vanelli, Mme Pélisser prenait len charge la 5ème(CP),Mme Benhadj était chargéé des élèves de 3ème(CE2),M.Tallagrand s'apprètait à "dresser" ceux de la 2ème(CM1), le Directeur se réservant la 1ère(CM2) et la Fin d'études.C'est la belle et gentille Mme Garriguet qui se présenta devant les 34 élèves de 4ème(CE1) âgés de 7 à 14 ans, les mêmes victimes collatérales de 39-45(cf album photo).
Nous étions alignés en rang sur deux files impeccables,prêts à nous déplacer en ordre pour découvrir notre salle de classe. Notre déplacement était ponctué d'arrêts obligatoires pour permettre à l'enseignante de contrôler le mouvement. Une première halte était marquée au pied du perron, puis une autre avant de franchir la porte principale et une troisième dans le hall devant la double porte vitrée donnant accès dans le sombre couloir du rez-de-chaussée, à hauteur du logement de fonction de Mme Billet, la gardienne de l'école.
Au bout de ce long passage, nous nous arrêtions à nouveau, avant d'être invités à monter jusqu'au 1er étage. A ce niveau, une fois de plus nous marquions le pas avant d'être autorisés à un arrêt pipi dans les toilettes qui précédaient notre classe.Le regroupement se faisait, les rangs serrés, devant la porte d'entrée. A l'intérieur, une classe claire, fraîchement peinte d'un bleu-vert pastel souligné d'un mince liseré à hauteur d'homme, était équipée d'un grand tableau mural noir,d'une longue estrade surmontée du bureau de la maîtresse.Au fond,se dressait une armoire-bibliothèque.Nous nous tenions silencieusement debout dans notre rangée à côté de notre place attendant que l'institutrice nous disent de nous asseoir sans bruit. C'était, nous expliquait-elle, notre manière de lui dire bonjour,sans brouhaha. D'une pierre deux coups, cette marque de politesse offrait une prise en main magistrale pour nous mettre au travail sans perte de temps.
Mme Garriguet exerçait avec bienveillance et une compétence affirmée jusqu'à son congé de maternité. Nous la respections d'autant plus que dès notre plus jeune âge on nous inculquait tous les égards dûs aux mères et aux futurs mères.(à suivre)
c'est paradoxal!Alors que le quartier aurait du produire un grand nombre de foot-balleurs de niveau régional, c'est en basket que se sont révélés plusieurs d'entre nous,chez
les filles:Paulette (ASCFA,Heure joyeuse)Pierrette(ASCFA)Jacqueline et Maryvonne(Electra Sport) toutes du Bât D rue des Sports
les garçons:Norbert,Martial,William,Christian(Judb)Tafine(SSPA)Ouizmane(ASAF)Norbert et Jeanclaude son petit frère,jacques et jean-claude,son grand frère,Ginès et Louis et bien sûr ,la vedette de la sélection d'Alger Bernard,tous de l'ASCFA avant d'aller vers des transferts intéressants pour eux.
Je dois bien en oublier une ou un ,mais connaissant sa grande modestie elle ou il me pardonnera.A+
en baket Bernard , Jacot , Norbert, William,Martial,Christian, Jean-claude et son frère (CFA et electra),Tafine (marié à la fille Cortès de la régie SSSPA) Paulette (la soeur à Bernard) je dois en oublier .
à bientôt amitiés à tous.
Nous avons perdu un AMI
je vous remercie ,de votre pensee pour TANY .je transmettrai vos condoleances a sa soeur qui habite pres de chez moi.ne meurt vraiment que ce qu on n oublie
C'est avec beaucoup de peine que j'apprends la disparition de Tany ce foot-balleur de talent qui mérite de prendre place dans notre livre d'or, à ce titre et pour son action au sein de l'A.R.S.
Ayons une pensée pour cet ami apprécié de tous!Sincères condoléances à tous les siens.
je suis nee moi aussi a la regie petite fille de pompier a la caserne ,VAUBAN.Je vois que dans votre message vous parle de GAETAN je suppose que c est de mon ami BIGLIARDO DIT TANY qui est decedeau moment de prendre sa retaite helas trop tot .je vous remercie si c est bien lui que vous citez car c etait un mec bien.amicalement
Alain nous organisait aussi des matchs "aller-retour" contre le Hamma ou contre Belcourt.A ce rythme, le quartier aurait dû être une pépinière de jeunes footballeurs où se distingaient les dribbleurs,les passeurs les tireurs ou les goals.Certains ont pu faire les beaux jours de l'USHBMR,de l'OMR ou de l'ASK. Pour autant, peu sont ceux qui ont atteint le niveau supérieur régional comme Mohamed goal du Mouloudia Club Algérois(M.C.A."rouge et vert de tous côtés,la plus belle du monde entier"chantaient ses supporters)ou encore Gaëtan, inter de talent à l'Association Sportive de Saint-Eugène (A.S.S.E., en Rouge et Blanc).
Plus tard,à l'image de nos aînés,les rencontres entre la Régie et la rue des Sports prenaient des allures de finale de coupe. Pour nous qui évoluions sur la chaussée goudronnée,la surface en terre de la cour de la Régie ressemblait fortement à un stade avec ses grilles, ses tribunes ...pardon ses balcons ses loges c'est à dire ses fenêtres derrière lesquelles on devinait des spectatrices
Nous allions jouer avec un vrai ballon:il fallait gonfler la vessie,bien ficeler la pipette etla glisser dans l'enveloppe de cuir dont il convenait de fermer la petite ouverture à l'aide d'un lacet en cuir lui aussi.Quand "on faisait une tête sur ce lacet...Bonjour la douleur!Les capitaines "Shooteur" pour la Régie et "Jojo" pour la rue des Sports constituaient leur équipe et la partie pouvait commencer dans un esprit de franche compétition. La preuve, il n'y avait pas d'arbitre et tous se pliaient aux règles établies.La Régie sortait le plus souvent vainqueur de ces confrontations.Il faut dire à notre décharge que leur équipe avait une moyenne d'âge quelque peu supérieure à la nôtre.
Nos matchs se déroulaient sur le macadam de la rue des sports où les trottoirs délimitaient le terrain et où des pierres ou nos pullls et plus tard nos cartables marquaient les poteaux imaginaires des buts.Pour échapper aux regards de nos parents, nous prenions un peu de distance en allant jouer derrière chez les soeurs,devant l'école du stade quand il n'y avait pas classe ou encore dans le rond-point du boulevard Thiers prolongé.
Après la victoire du 8 mai 1945,un autre évènement marquant nous attendait à l'automne avec la rentrée à "la Grande Ecole"du Chemin Vauban.La grande classe ,conviendrait-il de dire, tant par la taille et le volume de la salle située entre le "Moutchou" et le cordonnier(plus tard l'auto-école Turki) que par le nombre d'élèves répartis en quatre niveaux:une section de maternelle,un cours préparatoire et les cours élémentaires 1 et 2.Le rang se formait sur le trottoir avant d'entrer sous la conduite de Mme Pélisser,jeune et jolie institutrice qui maîtrisait avec brio ses quarante-sept(47) élèves âgés de 5 à 13 ans.Pour les plus âgés,faute d'enseignants partis défendre la patrie la scolarité n'avait pas été une priorité jusqu'en 1943-44(des victimes collatérales en quelque sorte).Les plus jeunes connaissaient déjà plus d'une lettre de l'alphabet à travers l'adresse de leur bâtiment et celles de leurs copains.
A la suite de sa leçon de lecture,la maîtresse
dispensait son enseignement aux CE 1 et 2 .Elle confiait alors à un moniteur choisi parmi les plus grands- en général Jean-Pierre ou Réda- la répétition du texte consigné à la craie sur le tableau noir posé sur un trépied en bois.C'était l'époque du b et a...ba!Comme cette école se situait au rez de chaussée,sous les logements où habitaient nos camarades,la récréation se déroulait dans la cour de leurs immeubles donnant Rue du Dr Roux.
Cet établissement était une annexe de l'école de garçons dirigée par le redoutable M.Vanelli qui enseignait aux CM1,CM2 et Fin d'études.Cette classe forte d'un lourd effectif d'élèves âgés de 9 à 16 ans se situait entre la cour "d'en-bas" et la cour "d'en-haut" sous les logements du Bât F .Dans le prolongement se trouvait l'école de filles au RDC du Bât E:<<pas de mixité...ah!non!pas de ça chez nous >>, diraient les humoristes.Aussi, les récréations étaient décalées dans les cours intérieures des H.B.M.,côté Jardin D'essai.A+
Le quartier s'animait épisodiquement lors de la venue des marchands ambulants.
Pendant la guerre le marché noir et le troc permettaient à certains de pallier la pénurie des denrées alimentaires:
<<Marchand d'z habits>>,criait le vendeur clandestin pour attirer sa clientèle et encore<<Foudil>> pour appeler son jeune client préféré à la santé fragile ,avec lesquels il échangeait les boîtes metalliques de lait concentré contre des vêtements ou des chaussures usagés.
Sur un autre ton fusait parfois un<<vi...trier>> annonçant le passage de l'artisan à la hotte chargée de ses panneaux de verre.La rumeur laissait entendre qu'un complice l'avait précédé en jouant du lance-pierres(le stac ou le taouel,disions-nous)
<<Aiguisez couteaux,ciseaux>>répétait le gagne-petit poussant sa charrette à bras avec son pésentoir des lames affûtées et pédalant sur le patin actionnant la meule du remouleur.
<<z'oublie...ie...ie..>>chantait le marchand de cette pâtisserie très mince,gaufrée et roulée en forme de cornet que d'autres appellent "plaisir"(genre cornet des cônes glàcés sans la crème mais en dix fois plus gros).
<<Ki...lomètre>> modulait le "confiseur" avec son fuseau de pâte de guimauve ,la broche en bois sur l'épaule,qu'il dévidait d'un large geste et que les "petites canailles" imitaient lorsqu'un "macaroni" s'échappait de leur bout du nez.
<<sfenj...ahfef>>attirait les enfants autour du marchand de beignets arabes qui déambulait le plateau sur l'épaule.
<<calentita...chaude,tout chaud>> proposait le spécialiste de cet espèce de flan à la farine de pois chiche;
<<caw..caw(cacahuettes)bonbons,bliblis>>débitait le marchand à la sauvette qui détalait à la moindre alerte,son plateau maintenu d'une main sur la tête et les pieds croisés de son étalage sou l'autre bras;
<<batata,tomatich>>hurlait le marchand des quatres saisons poussant sa charrette à bras,en dehors des jours de marché à la Régie d'abord et plus tard,rue des Sports,sans oublier celui bien plus important de la rue Revoil;
<<l'Echo, la Dépêche>>hurlait le crieur de journaux portant sur son avant-bras les quotidiens "l'Echo d'Alger,la Dépêche Quotidienne,le Journal d'Alger et Alger Républicain",ce dernier plus souvent vendu par les militants communistes;
<<Cirer...coup de brosse>> s'époumonnait le petit cireur avec sa boîte de cirage en bandoulière et la salive sans pareille pour faire briller les chaussures <<à la glace de Paris" disait-il;
et tous les dimanches la "sono" à fond du stade municipal"nous déversait sa rengaine péférée:
"c'était un joli porte -bonheur
un petit cochon avec son coeur
qu'elle avait acheté
au marché du quartier
pour cent sous,c'est pas cher
entre nous",
A défaut de sorties lors de votre enfance vous
fréquentez assidûment le site qui propose une vidéo de 1987.Si vous étiez présente à ce rassemblement,alors vos interrogations devraient trouver réponse.Bien cordialement.
Je ne vous parlerai pas de mon Secret,mais je vous invite à le découvrir.Votre curiosité éveillée,il vous faudra un peu de patience et beaucoup de perspicacité.Vous ne manquerez pas de me poser des questions pour vous mettre sur la piste et je finirai par vous conduire vers le champ de Trani sur ce terrain vague que nous avons tant foulé que,comme après le passage d'Attila,l'herbe ne poussait plus.Vous pourrez alors entamer vos recherches.Bien sûr, en bon camarade,je vous aiderai:"dans l'eau...dans le feu...tu brûles!"Aussitôt vous commencerez à gratter légèrement la terre pour mettre au jour,sous un tesson, brillant sous un rayon de soleil, le tésor enfoui. A+
et on recommence apres une courte periode de lien avec le site de Rachel qui helas a été de courte durée
Pdt un moment qq uns avons essayé de maintenir cette relation, hélas beaucoup se sont lassés y compris des relations comme Lyes par ex. qui nous faisait revivre un peu notre quartier.
je donnerais aussi a Assante Christian cette adresse il était fils de pompier a la régie et, tres connu
voilà, alors bonne chance, et surtout pour tous
et un grand merci a toi
amicalement Jean-Claude (dit le fils du Djao)
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